Samedi 30 Janvier

Une nouvelle journée de visites enrichissantes nous attend encore aujourd'hui. C'est vers la petite ville portuaire de Tokoname, bordant l'océan Pacifique que nous nous dirigeons accompagnés de nos deux journalistes. Et oui, c'est notre dernier jour dans la région de Nagoya, visite libre dans la ville au gré des ateliers.

Tokoname est l'un des plus anciens et importants centres de Céramique du Japon, nous ne pouvions pas manquer cela. On y retrouve les traces d'une longue histoire dans la poterie japonaise par le recyclage de grandes bouteilles de saké et de cheminées qui constituent les murs de nombreuses maisons. Ces bouteilles et ces cheminées ont à la fois les propriétés d'être économiques, très solides et très isolantes.
Nous avons tous trouvés cela impressionnant, innatendu et très beau !

Les cheminées (à gauche) et les bouteilles à saké (à droite) s'affrontent dans une minuscule ruelle.

les murs regorgent de poteries

                                                 Visite de la maison de la famille Takita

En flanant dans les rues, nous sommes tombés sur une magnifique maison que nous avons eu la chance de visiter. Cette demeure appartenait à un riche commerçant maritime japonais. Nous y avons trouvé des trésors : meubles, tissus, maquettes de bateaux, laques, boiseries, céramiques ...

Voici l'une des impressionantes maquettes de bateaux faisant partie de la collection privée du marchand.

Kimono traditionnel.

Petite pause au soleil dans le jardin zen de la maison.

La balade continue dans les ruelles de Tokoname...

Petit étalage de gros légumes, ici le radis japonais dit "Daikon".

Tokoname a l'avantage d'être une ville majoritairement piétonne, ce qui nous a permis de nous promener et de profiter du temps splendide qui nous était donné.

Gladys et Alice en pleine admiration !

Petite ruelle typique.

Au hasard des rues et des boutiques, nous sommes entrés dans un atelier où une jeune  française effectue un stage depuis 4 mois chez un céramiste anglais et une céramiste japonaise.

Mais la balade nous a ouvert l'appétit et nous décidons donc de casser la croûte avant de visiter l'atelier.
Le céramiste anglais nous fait découvrir un restaurant de poissons grillés, très local.

Udons aux prunes salées.

Udons au tofu grillé.

Nous avons tous vraiment apprécié ce plat, surtout que maintenant nous avons acquis la technique infaillible "Du bol porté à la bouche" !!! Slurppppp

Et enfin nos petits poissons grillés tous croustillants et succulents !!!

Encore une belle tablée pour une addition peu salée !

                            Visite de l'atelier et de la boutique du couple de céramistes

La production de ce couple est un mélange entre des formes anglaises et un traitement de surface à la japonaise (cuisson en four à bois) et vice versa.

Le potier anglais a reçu une tasse en porcelaine d'Alex et Elle, un gobelet en grès de Ben.

 

Au programme était prévue la visite d'un musée mais l'heure déja dépassée et l'envie de voir le soleil se coucher sur l'océan Pacifique était plus grande.

Malgré les vents violents, nous redevenons des enfants !

Exploration de la plage de Tokoname, coquillages et crustacés ...

De retour pour notre dernière soirée sur Nagoya et notre dernière interview avec les caméramans :

Après nous avoir offert des spécialités japonaises durant le séjour, ils ont voulu nous faire participer à un petit jeu qu'ils avaient fabriqué à notre intention.

Petit jeu avec les journalistes japonais, après le dernier interview

Chacun a eu le droit à son petit gadget souvenir, de quoi retomber encore une fois en enfance !

Gladys très fière de ses origamis !!!

Le public encourage les participants !

Demain grand départ pour Mashiko, nous reprenons le Shinkansen et traversons une grande partie de l'île d'Honshu, espérant apercevoir le fameux Mont Fuji.

Vendredi 29 janvier

Ce matin départ pour Mizunami où Tateki KAWAGUCHI nous attend pour une visite de son atelier. Kawaguchi est un ami de MICHIKAWA et c'est le deuxième potier chez qui Vanessa est allée faire un stage en juillet dernier.

Kawaguchi qui nous montre ses bols dans l'atelier. Il travaille beaucoup sur les shinos, cuits en gazette ou non (selon l'envie de dépôt de cendres) dans un de ses anagamas.

La porte du plus grand de ses anagamas. L'enfournement se fait par la porte et non sur le côté du four comme habituellement. Kawaguchi est très attentif à toutes nos questions et nous en apprenons beaucoup sur les shinos, sur la construction et la cuisson des anagamas.

Et voilà quelques unes des très belles pièces de Kawaguchi :

Shino bleu avec décor en réserve sous l'émail.

Shino rouge.

Un détail d'un des très beaux shinos.

Après la visite de l'atelier et toutes les explications techniques, nous avons même droit à une cérémonie du thé en compagnie de son épouse, de sa fille et de son petit fils : thé (matcha, comme chez Yamada hier)  que nous avons eu le plaisir de déguster dans des bols de sa production personnelle, le tout accompagné de petites douceurs savoureuses et très esthétiques.

La fille et le petit-fils) de Kawaguchi, en train de préparer le matcha pour la "cérémonie" (toujours pas vraiment comme une vraie de vraie!)

Les petites douceurs à manger avant de boire le thé. Kawaguchi nous explique que au Japon, les aliments ont souvent une symbolique, ici les gâteaux font penser aux fleurs du printemps, en effet nous sommes en hiver et on veut évoquer la saison à  venir.

Gladys dégustant le matcha dans un beau shino.

Au moment de repartir, une grosse surprise nous attend : Kawaguchi décide de nous offrir les bols qui ont servis à la cérémonie du thé! Nous n'en revenons pas, ne savons pas trop comment réagir (étant donné la valeur d'un bol comme celui-ci, par le travail que cela représente, recherches d'émaux, cuisson au bois difficile et coûteuse en anagama...) mais il insiste en nous disant qu'il ne vend jamais les bols qui ont servis à une cérémonie, alors on est bien obligé d'accepter et on se rend bien compte de la chance qu'on a!

Kawaguchi, sa fille et un de ses amis nous amènent ensuite avec 3 voitures ( il a déjà refusé de nous laisser payer le taxi qui nous a ammené chez lui et prend soin de nous : l'accueil à la japonnaise!) au musée des céramiques de Mizunami.

Tout le petit groupe avant le départ pour le musée.

Petites explications au musée de Mizunami.

Puis nous repartons avec nos 3 chauffeurs, direction le Mino Cultural Park à Tajimi, un musée dédié à la céramique contemporaine de la région de Mino. Nous apprécions bien ici la différence des espaces consacrés à la présentation de la céramique au Japon par rapport à la France!

L'arrivée au musée de Tajimi, le long couloir qui mène à l'entrée est couvert de fragments de céramique au plafond.

A la sortie du musée, un beau coucher de soleil nous attend.

Ensuite retour à la gare de Tajimi direction Nagoya. Apres une longue recherche, nous réussissons à trouver un restaurant de premier choix. Pas un mot d'anglais sur la carte, on improvise un peu sur les plats commandés mais finalement tout se finit bien entre salades, brochettes de poulet, beignets de choses un peu inidentifiables, algues et méduses !...

Demain départ pour Tokoname et on verra enfin la mer, sur une île tout de même!..

Ashita ni ne!

Jeudi 28 Janvier

8H30: Départ de l'auberge ! Sur le chemin qui mène à la gare, nous nous arretons au supermarché pour le pique nique de midi.

Cap sur Tokishi où nous sommes accueillis par YAMADA Masakazu, ses enfants, petit enfant ... et un ami potier : NIWA Shigemitsu.

Yamada Masakazu

Niwa Shigemitsu

 

L'ancien dit "papa" (le père de Yamada Masakazu)

Aujourd'hui c'est "comme à la maison" pour reprendre l'expression d'Odile.

Petite explication: Il y a une trentaine d'années lorsqu'elle est venue étudier la céramique au Japon, elle a travaillé durant 1an et demi environ en leur compagnie, créant des liens uniques. C'est donc par toute la famille que nous sommes chaleureusement accueillis dans l'émotion des retrouvailles. La journée commence par les habituels cadeaux, particulièrement nombreux pour l'occasion : personne n'a été oublié !

Une petite poupée blonde pour la petite fille brune : Canouo

Petit présent céramique : les tasse de Gladys

Présentation et distribution de cadeaux terminées, commence notre initiation à la traditionnelle cérémonie du thé, orchestrée par la tante de Yamada, vétue d'un superbe kimono.

Dans un premier temps, on nous distribue un joli papier sur lequel on disposera chacun une petite douceur, histoire de se mettre en bouche.

Notre maitre de cérémonie se lance alors dans la préparation du macha ( thé présenté sous forme d'une trés fine poudre).  Elle commence par ébouillanter le bol au fond duquel elle depose une petite portion de poudre à l'aide d'une cueillère en bambou. Elle verse ensuite l'eau qui frémit sur les braises, avec une louche également faite de bambou.

On peut ici la voir en train de fouetter le thé, le coup de main est nécessaire pour bien le faire mousser.

Chacun à notre tour, nous avons le plaisir de déguster le fameux macha. Soit dit en passant, cela n'est pas mauvais mais comme dit Regina, ça a un peu goût de "soupe de cresson".

Notre petite cérémonie tire bientôt à sa fin ... elle n'aura duré qu'une demi heure environ ... Rien à voir avec la véritable cérémonie du thé qui s'effectue généralement en très petit comité et dure jusqu'à 4 ou 5 heures. Si nous avions suivi tout le protocole, nous n'aurions pas pu parler ni poser de questions et nous aurions du rester assis bien à genoux tout le long ( aïe aïe ... croyez-nous, ça fait mal, même si quelques courageux parmis nous se sont bien tenus tout le long !). Au cour de cette cérémonie, la gestuelle a une importance primordiale et le silence imposé participe à une volonté d'accéder à un état contemplatif.

Après le partage de quelques victuailles, Yamada nous montre la terre locale (Mogusa) qu'il utilise pour sa céramique. Dans son atelier, il la néttoie, la réduit en poudre et la réhumidifie pour la mélanger avec une autre terre locale (Gotomaki) afin que l'ensemble soit plus plastique et favorise la couleur rosée des Shinos.

Vient ensuite la démonstration de tournage de bol pour la cérémonie du thé.

Sous nos yeux ébahis, Yamada tourne un superbe bol en 2minutes !!!

Puis vient le tour de Niwa Shigemitsu qui avec plaisir, prend le temps de nous expliquer ses choix techniques concernant le tournage.

Aprés une démonstration d'Odile forcée par nos encouragements, Ben en jupette s'essaie au tournage à gauche.

Pas trop mal pour une première !

Il est temps d'aller jetter un coup d'oeil au nouveau four anagama de Yamada. Situé juste à côté d'une petite rivière (sympa le cadre !), il n'a pas encore était inauguré. La porte pour l'enfournement se trouve du côté de la rivière ... cela sera sûrement sportif pour l'enfournement. D'ailleurs lorsque la remarque lui est faite, il nous avoue qu'il aurait pu la mettre à un endroit plus accessible. Mais bon ... cela participe au charme !

Peut-être serait- il temps de vous présenter un peu le travail de notre hôte ...

Voici un magnifique bol shino. A préciser que Yamada depuis quelques temps n'en fait plus vraiment, non pas parce qu'il n'apprécie plus, mais parce qu'il en a déjà tellement fait !

... Et maintenant quelques images pour vous présenter la production de son fils, 6ème génération.

détail de ...

 

... cette belle coupe qui ornait la salle des invités dans laquelle nous avons passé pas mal de temps et notamment mangé.

La réalisation de cette pièce demande beaucoup de patience et une grande précision : toute les parties devant rester claires dans le motif sont au préalable recouvertes de petits morceaux de scotch afin que la couleur puisse être appliquée sans encombre.

Vous remarquerez sur cette photo, un ikebana (arrangement floral trés pratiqué au Japon et considéré comme une pratique artistique).

D'ailleurs la femme de Yamada en avait parsemé en differents lieux de la maison des invités, et ce, spécialement pour notre venue.

Et pour finir la journée en beauté, un sompteux repas entièrement préparé par la femme de Yamada.

Sans oublier la photo officielle ...

Ayant mangé très tôt car très fatigués, nous rentrons de bonne heure pour une fois, ce qui ne nous empêche pas de dormir sur le trajet du retour : décidément les transports en commun sont devenus nos lits portatifs !

 

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